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8 May 2019

Salamé assure qu’il continuera à préserver la stabilité de la livre

Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, a assuré hier qu’il était déterminé à poursuivre sa politique monétaire visant à maintenir le taux de change entre la livre libanaise et le dollar, entretenu depuis 1997. « La livre reste un pilier de la confiance dans l’économie (…) et la stabilité financière du pays. La banque maintient sa politique visant à maintenir le taux de change », a déclaré M. Salamé en conclusion d’un discours prononcé lors d’un forum économique et financier organisé à l’hôtel Phoenicia par la société Confex International.Plusieurs hauts responsables libanais ont participé à la conférence qui intervient dans un contexte délicat pour le pays, dont la situation économique et financière a été qualifiée à plusieurs reprises de fragile, notamment par la Banque mondiale, qui tient actuellement sa réunion de printemps annuelle avec le Fonds monétaire international (FMI).

La croissance à 0,2 %

Si la conférence de Paris, dite CEDRE, s’est déroulée il y a plus d’un an (le 6 avril 2018), les dirigeants libanais n’ont que récemment amorcé les discussions concernant la mise en œuvre des réformes qu’ils s’étaient engagés à mener et qui conditionne le déblocage de plus de 11 milliards de dollars promis par les soutiens du pays et devant financer plusieurs projets d’infrastructures identifiés au préalable. Réuni lundi, le Conseil des ministres a enfin approuvé le plan de réforme de l’électricité tandis que l’examen du projet de budget a été annoncé pour cette semaine.

Intervenant pendant la conférence, la ministre de l’Intérieur et des Municipalités, Raya el-Hassan, a reconnu que le pays n’avait d’autre choix que de compter sur les conférences internationales de soutien, n’ayant pas réussi par le passé à lancer les réformes nécessaires pour juguler son endettement, qui a dépassé 150 % de son PIB en 2018. Mme el-Hassan est la première femme à avoir été nommée ministre des Finances au Liban, en 2011. Représentant le Premier ministre, Saad Hariri, le ministre d’État pour les Technologies de l’information, Adel Afiouni, a, lui, assuré que le processus de CEDRE avait mis en place les bases du lancement d’une « stratégie différente » pour « asseoir l’économie sur des bases solides ». Des déclarations de bonnes intentions également répétées par le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, et celui de l’Information, Jamal Jarrah. Le ministre du Tourisme, Avédis Guidanian, a, lui, estimé que les perspectives du tourisme étaient positives.

Il reste que le retard dans la mise des réformes a déjà impacté le PIB, dont la croissance n’a pas dépassé 1 % en 2018, a reconnu le gouverneur hier. Ce dernier avait déjà revu ses estimations à la baisse en décembre dernier, anticipant un taux oscillant entre +1 et +1,5 %, contre +2 % auparavant. Encore moins optimiste, la Banque mondiale a tablé début avril sur un PIB en hausse de seulement 0,2 % en 2018. La politique monétaire du gouverneur a récemment été critiquée par le ministre de l’Économie et du Commerce, Mansour Bteich. Ce dernier s’est envolé vers les États-Unis pour participer aux réunions du printemps de la Banque mondiale et du FMI à Washington, a rapporté hier l’Agence nationale d’information. Le président de la commission des Finances et du Budget, le député Ibrahim Kanaan, et un autre membre de cette commission, Yassine Jaber, sont déjà sur place depuis quelques jours.

 

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